Etape 57 - Gand - Le beffroi, au coeur de l'histoire
Mardi 5 février 2019. C'est du sommet de la tour du beffroi*** qui offre la plus belle vue sur la ville que je reprends mon histoire de cette cité médiévale.

Après que la Flandre fut attribuée à Charles le Chauve à la mort de Charlemagne, en 843, la prospérité de Gand arriva avec l'avénement de l'industrie de transformation de la laine anglaise en drap "flamand". Plus de la moitié de la population était alors employée à cette activité.

Vendu dans l'Europe entière, notamment sur les marchés de Champagne, le drap flamand enrichit une oligarchie de patriciens drapiers tenant les rênes du pouvoir, en principe au nom du comte de Flandre, mais souvent en opposition avec lui, et surtout en conflit avec les métiers issus de la paysannerie pauvre, venus gonfler les effectifs de l'industrie textile.

Les conditions d'existence de ces foulons et teinturiers étaient particulièrement difficiles et misérables. Quant à la caste marchande, elle avait tout intérêt de maintenir de bonnes relations avec la source d'approvisionnement de la matière première, la laine d'Angleterre.

Pourtant, un conflit majeur opposa Guy de Dampierre, comte de Fandre, à son suzerain, le roi de France, Philippe le Bel. Le conseil des patriciens, rassemblés sous la bannière du lys, prit le parti du roi contre le comte et les métiers, rangés sous la bannière des griffes...

C'est ainsi qu'aboutit la fameuse bataille des Eperons d'or de 1302 qui se déroula près de Courtrai, bataille que j'ai déjà évoquée plus tôt. Mais elle fut décisive dans l'avenir de Gand, car les Français perdirent donc la bataille, entraînant dans leur chute celles de leurs partisans à Gand. C'est à cette date que le prolétariat, les petites mains qui avaient fait la fortune des marchands, obtint de participer à la gestion de la ville. Gand la révoltée avait engrangée une première victoire populaire et ce fait marquera son histoire.

Voilà pour ce petit bout d'histoire que je reprendrai là où je l'ai laissé dans la page suivante. En attendant, je chausse mon grand angle 14 mm à mon plein format pour profiter à plei de ce paysage urbain exceptionnel.

Sous la lentille de mon 14 mm, la ville s'étend jusqu'à perte de vue. Les toits s'alignent les uns derrière les autres comme un immense village de poupées.






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